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Achats Responsables : Matérialité - Enjeux RSE d'activité et parties prenantes

Posté par Carlotta Bourdonnais le
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Matérialité - Enjeux RSE d'activité et parties prenantes

L’élaboration d’une stratégie RSE repose un diagnostic préalable des enjeux extra-financiers auxquels l’entreprise s’engage à répondre. Afin de structurer le futur plan d’actions, il convient d’analyser la matérialité des enjeux. L’analyse de la matérialité est une méthodologie qui consiste à identifier, évaluer et hiérarchiser les enjeux RSE d’activité d’une organisation, en utilisant des outils empruntés au management du risque. L’analyse de matérialité est un outil d’aide à la décision qui vise à faciliter l’élaboration d’une stratégie RSE et la construction d’un reporting extra-financier.

Toutes les entreprises soumises à la réglementation de la DPEF (déclaration de performance extra-financière) y ont recours. L’analyse de matérialité croise deux approches, correspondant aux deux pratiques fondamentales prescrites par la norme ISO 26000 : L’identification des enjeux RSE d’activité, d’une part, via un travail cartographique et L’identification et la prise en compte des attentes de parties prenantes d’autre part, via un autre travail cartographique. Ces deux travaux sont ensuite synthétisés dans un outil d’aide de décision RSE visuel, et donc assez facile à comprendre : la matrice de matérialité.

En Europe, les pratiques RSE convergent vers ce que l’on appelle la double matérialité. Cette approche intègre autant les impacts de l’environnement sur l’entreprise que ceux de l’entreprise sur son environnement.

Aux Etats-Unis, la pratique se borne plutôt à ne considérer que les enjeux RSE présentant des risques (ou opportunités) pesant sur le modèle d’affaires de l’entreprise : on parle alors de matérialité simple.

La première étape de l’analyse de matérialité vise à identifier les enjeux sociaux, environnementaux, sociétaux et de gouvernance de l’entreprise, via une approche de management des risques. L’entreprise définit son périmètre d’activité, puis évalue les impacts de chaque activité au regard des 7 questions centrales de la RSE, et des 36 domaines d’actions. Vous retrouverez dans les ressources à télécharger l’arborescence des questions centrales et de leur déclinaison en domaines d’actions. Ce travail est réalisé en mobilisant les parties prenantes internes pouvant à l’identification et à l’évaluation des risques de l’entreprise. Plusieurs fonctions de l’entreprise peuvent être impliquées dans cette mobilisation. Ces travaux collectifs et individuels permettent de recueillir des informations qualitatives et quantitatives sur les enjeux. L’évaluation des enjeux repose ensuite sur des méthodes de gestion des risques, compilant des notations selon 3 critères distincts, eux-mêmes évalués sur une échelle plusieurs degrés (4 à 5 en général).

On peut, évaluer entre autres les enjeux selon les trois critères suivants : 

  • La gravité : c’est-à-dire l’importance de l’impact que pourrait avoir le risque sur l’activité de l’entreprise ou les parties prenantes.
  • La probabilité : c’est-à-dire la fréquence possible de réalisation du risque.
  • Le niveau de maîtrise, correspondant au degré de maturité de l’organisation dans la prise en compte et le traitement de l’enjeu.
  • D’autres critères sont évidemment possibles, comme « l’importance », « l’urgence » et la « facilité de mise en place », par exemple.

Notez que c’est au groupe de travail RSE, dont le service Achats peut être contributeur, qu’il revient de bâtir ce référentiel d’évaluation. Le produit de ces notes fournit une note globale de chaque enjeu par évaluateur. En compilant des évaluations individuelles, on aboutit à une vision globale des enjeux RSE importants pour l’entreprise, hiérarchisables d’après les notes obtenues. C’est ce que l’on nomme les enjeux réels.

Vous êtes-toujours là ? Parfait ! La méthode peut vous sembler fastidieuse… Et en réalité, elle l’est ! Mais, rassurez-vous, c’est un travail qui ne vous incombera pas ou peu, mais sur lequel vous vous adosserez pour élaborer votre stratégie d’achats responsables. Je suis d’autant plus content de ne pas vous avoir perdu que le travail ne s’arrête pas là.

L’autre pratique fondamentale de la RSE consiste à intégrer les attentes des parties prenantes, y compris externes. La démarche RSE invite là aussi à cartographier l’ensemble des parties prenantes. Rappelez-vous qu’on entend par parties prenantes toutes les personnes ou organisations susceptibles d’être impactées par les activités de l’entreprise.

Outre les clients, fournisseurs, partenaires financiers, salariés, il pourra s’agir également des pouvoirs publics, des ONG, des populations locales, des syndicats, des agences de notations… Ça peut faire du monde ! Il faudra donc évaluer et classer les parties prenantes répertoriées, selon leur influence sur l’entreprise et réciproquement. Cette hiérarchisation, malheureusement inévitable, servira à pondérer l’importance de leurs attentes. La définition de la sphère d’influence permet de structurer le dialogue avec les parties prenantes, afin de recueillir et d’évaluer leur perception des enjeux réels de l’entreprise. On parle ici d’enjeux perçus.

L’ultime étape de ce travail de diagnostic consistera alors à synthétiser l’ensemble des données sous la forme d’une représentation visuelle digeste et facilement compréhensible : la matrice de matérialité. La matrice de matérialité est une représentation graphique des enjeux importants pour l’entreprise d’une part (axe des abscisses), et des enjeux importants pour les parties prenantes d’autre part (axes des ordonnées). Sur les 2 axes, l’échelle d’évaluation va de la plus faible, en allant vers la plus importante. Les notations obtenues pour chaque enjeu, réel et perçu, détermineront leur positionnement sur l’aire du graphique. Un système de zonage facilitera l’interprétation pour définir le niveau de priorité à accorder à chacun des enjeux. Voici comment on passe d’un travail de diagnostic assez long et complexe à un précieux outil d’aide à la décision, facilement compréhensible et synthétique. C’est sur le fondement de ce travail, qu’il est nécessaire de comprendre, que vous pourrez identifier les enjeux prioritaires d’activité sur lesquels aligner votre future stratégie d’achats responsables.

 

Auteur : Franck Babillon

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